Fête nationale: succès populaire

Publié le par Petits potins_10

14 juillet à Mesnil : au rendez-vous de l’histoire.

 

La municipalité a tout lieu de se réjouir de l’organisation des fêtes du 14 juillet cette année encore. Le beau temps était de la partie et toutes les associations du village conviées à se présenter et à participer.

« …les fêtes locales, comprenant des décorations, des trophées, des arcs de triomphe et le tout organisé par les soins des municipalités …avec le concours des habitants. »  précisait le projet républicain en 1880. Plus de cent ans après, il fut largement appliqué !

Notre correspondant local a rendu compte en détail de la soirée du 13 dans le journal. Je le cite «  Après avoir offert aux plus jeunes un jouet, le comité des fêtes procédait au tir du feu d’artifice. Et là , surprise ! C’est un véritable concert pyrotechnique qu’avait concocté l’équipe de Michel Pestelard après de longs préparatifs. Gyrophares multicolores, stroboscopes et rideaux lumineux, roues sur les sapins en fond de scène donnaient une autre dimension et d’autres couleurs au traditionnel spectacle… Pour couronner le succès de ce spectacle sur fond musical et remix des années 80, Marc Cerrone (Love in C minor) et Laura Branigham (Self contrôl) combinaient leurs voix pour donner encore plus d’ampleur aux tableaux explosifs.. »

 

La matinée du 14 avait commencé par le tir au fusil de la société de chasse, brillamment remporté par  Florent Thévenin (14 points en deux balles à 50 m)

 

Particulièrement mis à l’honneur, les sapeurs pompiers se présentaient dès 12 h 30 pour la prise d’armes. L’adjudant chef Bouvron remettait la médaille des 25 ans de service à Michel Berthelin et à Francis Pitié, représenté par son épouse pour cause de moisson.

 

La participation des pompiers aux cérémonies est aussi ancienne que la fête elle-même. La première célébration de la prise de la Bastille eut lieu le 14 juillet 1790 ( « Fête de la Fédération » ). Dans nos villages, les groupes plus ou moins armés étaient apparus à l’occasion de la « Grande peur » qui agita les campagnes durant le premier été de la révolution. Des anecdotes tragi-comiques ont été rapportées. Les habitants de Géraudot entendant sonner le clocher de Rouilly pensent leurs voisins attaqués par des brigands et se portent à leur secours. Ceux de Rouilly avertis de l’agitation régnant à Géraudot font de même. Les deux « armées » se rejoignent . Pas de brigands en vue ! On en profite pour festoyer !

 Le 27 juin 1790, la commune de Géraudot reçut solennellement la fédération de Lusigny. « Il y eut sans doute force libations et démonstrations fraternelles car la fédération de Géraudot eut son drapeau brûlé et son tambour éventré… ».

 

Une fête de l’unité  ?

 

De Michelet à Jaurès en passant par Ernest Lavisse, les historiens soulignent l’esprit d’unité de la nation . D’autres ont une vision plus politique :

 

« …L’idée était née en province, dans cet hiver 1790 où les alliances défensives, hantées par les souvenirs de la Grande Peur, n’avaient cessé de se nouer entre les gardes nationales et l’armée tout entière. Des fêtes locales et toutes militaires scellaient ces pactes. Paris s’inquiète alors de l’agitation qui risque de gagner les troupes régulières et choisit de la contrôler en convoquant dans la capitale, pour le 14 juillet, les députations provinciales.

L’Assemblée constituante décide d’organiser une grande «Fédération des troupes de ligne et des gardes nationales » L’acteur central de cette fête est la garde nationale. Sous ce nouveau nom, la milice bourgeoise a été réorganisée par La Fayette, au lendemain du 14 juillet 1789, pour mettre fin à la situation insurrectionnelle créée par la prise de la Bastille tout en conservant contre les troupes royales les forces d’une armée civique.

La fête est fixée à la date anniversaire de la prise de la Bastille, et minutieusement organisée pour éviter tout débordement. 50 000 hommes armés, venus de tous les points du territoire, défilent au Champ-de-Mars, devant 300 000 personnes. Sous une pluie battante se succèdent procession militaire, messe sur l’autel de la patrie célébrée par Talleyrand assisté de trois cents prêtres, serment du roi à la Constitution et serment de La Fayette au roi, à la nation et à la Constitution… » ( d’après Mona Ozouf)

 

Pour le programme et les discours voir :

 

http://www.14juillet.senat.fr/fete1790/fete1790_txt3.html

 


Officier de la Garde nationale (uniforme selon la loi de juillet 1791: bleu et rouge pour les couleurs de Paris, blanc pour la couleur du commandement sous la monarchie- "Ralliez vous à mon panache blanc !".

C'est La Fayette qui aurait eu l'idée d'associer les trois couleurs. Le peintre David à proposé la disposition que nous connaissons aujourd'hui au drapeau.)

La garde nationale continua de jouer un rôle important après cette cérémonie. Le Général Bertrand, cher à nos voisins de Géraudot y fut élu lieutenant en 1791.

« Les officiers de la garde nationale étaient élus, la loi du  14 octobre 1791 obligeant tous les  citoyens actifs ainsi que leurs enfants âgés d'au moins dix-huit ans à incorporer la garde nationale. Leur rôle est le maintien de l’ordre public, et accessoirement la défense du territoire. Les citoyens gardent leurs armes et leur uniforme chez eux, et les sortent quand le besoin s’en fait sentir. Ils furent appelés habits bleus en raison de l'uniforme bleu roi qu'ils portaient… lorsqu’ils en avaient un. »


La constitution de 1793 ( 1ère République) et une brochure exposant les idées de G.Babeuf (Premier mouvement "communiste" français.)

Napoléon méfiant désarma les gardes nationaux, tout en maintenant une organisation strictement militaire. Elle constitue alors une réserve pour la défense du territoire. C’est Charles X qui prononcera sa dissolution en 1827. Cependant, à Mesnil-Sellières le 12 juillet 1829, on décide la formation et l’organisation d’une compagnie de pompiers pour lesquels on achète  12 habits, 12 fusils et autant de gibernes.  Louis Philippe (1831-1848) fusionne la garde nationale reconstituée et les sapeurs pompiers. A ce titre, ils seront armés. « En 1831, les hommes valides de Rouilly-Sacey sont enrôlés dans le 2ème bataillon du canton de Piney. Quatre officiers et 8 sous officiers sont élus par 94 hommes de la compagnie qui prêtent serment de fidélité au roi le 17 juillet. »(A. Prévost). Le 17 octobre, l’armement est complété à Mesnil : 50 fusils, gibernes et 15 sabres… (Registres du CM ). En 1851, 275 communes de l’Aube ont des pompiers soit 6 557 hommes, qui font tous partie de la Garde nationale. Napoléon III réduit les effectifs ( 20 pompiers par machine) et  le rôle de la Garde nationale.


Registre de présence des sapeurs pompiers de Mesnil-Sellières. 1866.

Sous l’Empire, pas de 14 juillet naturellement, mais on fête la « Saint Napoléon » le 15 août, date de naissance de Bonaparte. Après la chute de l’Empire et le mouvement communard la loi du 25 août 1871 dissout définitivement la Garde nationale.

Le rôle qu’elle joua durant l’insurrection parisienne n’est sans doute pas étranger à cette décision.

Pour des photographies commentées de Paris  et des Gardes nationaux durant la Commune et l’histoire de ces événements:

 http://www.parisenimages.fr/fr/un-evenement-en-photo.html?sujet=commune

http://lacomune.club.fr/pages/parent.html http://www.herodote.net/dossiers/evenement.php?jour=18710318

 

 

Cependant, les sapeurs pompiers pourront rester armés, mais ils seront alors soumis à l’autorité militaire. Cette disposition tombera dans l’oubli après la première guerre mondiale.

Vers 1898 à Géraudot ?

Une volonté d’universalisme…

Article unique. - La République adopte le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle.

  (6 juillet 1880 , sur proposition du député Benjamin Raspail)

La décision de faire du 14 juillet la fête nationale n’est pas si ancienne. Plusieurs dates avaient été suggérées dans les rangs républicains dont le 4 août ( abolition des privilèges) .

Le rapporteur Henri Martin (Gauche républicaine)  évoquait tout à la fois la prise de la Bastille et la Fête de la Fédération  et défendait le projet en ces termes sous les sarcasmes de la droite :

« Rappelez-vous donc que ce jour-là, le plus beau et le plus pur de notre histoire, que d’un bout à l’autre du pays, les Pyrénées aux Alpes et au Rhin, tous les Français se donnèrent la main. …Paris avait travaillé à ériger autour du Champ-de-Mars cet amphithéâtre vraiment sacré qui a été rasé par le second empire….Nous trouverons moyen de remplacer le Champ-de-Mars. Un peuple trouve toujours moyen d’exprimer ce qu’il a dans le cœur et dans la pensée ! Oui, cette journée a été la plus belle de notre histoire. C’est alors qu’a été consacrée cette unité nationale qui ne consiste pas dans les rapports matériels des hommes, qui est bien loin d’être uniquement une question de territoire, de langue et d’habitudes, comme on l’a trop souvent prétendu. Cette question de nationalité, qui a soulevé tant de débats, elle est plus simple qu’on ne l’a faite. Elle se résume dans la libre volonté humaine, dans le droit des peuples à disposer de leur propre sort, quelles que soient leur origine, leur langue ou leurs mœurs. Si des hommes associés de sentiments et d'idées veulent être frères, ils sont frères. Contre cette volonté, la violence ne peut rien, la fatalité ne peut rien, la volonté humaine y peut tout. Ce qu’une force fatale a fait, la libre volonté le défait… »

Les talus du champ de Mars auxquels fait allusion l’orateur avaient été édifiés par les Parisiens en 1790 (« Journée des brouettes »). Depuis, les Champs Elysées ont effectivement remplacé le site devenu une agréable promenade dominée par la Tour Eiffel.

Certains se sont émus de la présence de délégations étrangères (européennes) durant les dernières cérémonies. On a sans doute oublié que la première commémoration de la prise de la Bastille accueillit une délégation … étasunienne !

« …Une délégation menée par John Paul Jones, fondateur de la Marine Américaine, se joint à la Fête de la Fédération sur le Champ de Mars. Elle comprend, en plus de John Paul Jones, Thomas Paine (qui sera plus tard élu à la Convention), James Swan, Georges Howell, Benjamin Jarvis, Samuel Blackden, Joël Barlow, William Henry Vernon. Elle arrive au Champ de Mars avec son drapeau et est acclamée par la foule des patriotes…. »


 

Les pompiers de Mesnil-Sellières vers 1930 (devant la Mairie):
- assis de gauche à droite: Roger Gillot; André Husson; Marcel Berthelin; Albert Thévenin (chef); Fernand Berthelin; Louis Pitié.
 - Debouts derrière: Bajeot; André Crenez ; Fernand Tarin; Emile Berthelin.
- Debouts dernier rang: Marius Tisserand; George Delacour; Pierre Thiénot; Bernard Guillard; Roger Adnaud; Marcel Gommery; Fernand Gillot.

Une fête populaire.


Conformément aux vœux des initiateurs de la fête nationale, le concours de tous les habitants fut sollicité. Après le déjeuner pris en commun, les associations villageoises montrèrent leurs savoir faire.

L’Association familiale, grâce à l’expérience de Robert offre traditionnellement l’apéritif.   Puis le buffet disposé sous bâche accueille les convives appelés table par table par le maire, transformé en maitre de cérémonie. Musique d’ambiance. Nos ancêtres avaient imaginé un hymne en 1793 : « La gamelle patriotique » sur l’air de la Carmagnole :

1.

« Savez-vous pourquoi, mes amis (bis)

Nous sommes tous si réjouis ?

C’est qu’un repas n’est bon,

Qu’apprêté sans façon :

Mangeons à la gamelle,

Vive le son ! Vive le son !

Mangeons à la gamelle,

Vive le son du chaudron !

…7.

Ah ! s’ils avaient le sens commun, (bis)

Tous les peuples n’en feraient qu’un.

Loin de s’entr’égorger,

Ils viendraient tous manger

A la même gamelle,

Vive le son ! Vive le son !

A la même gamelle,

Vive le son du chaudron ! »

« Le journal de Paris » décrivait ainsi le repas patriotique de juillet 1794 :

« Sur ces tables…il n’est besoin ni de nappes, ni de serviettes, ni de rien qui tienne du luxe : les mets y sont nécessairement simples : un morceau de viande, des légumes, du fromage et du vin, un peu d’eau de vie et beaucoup de gaieté… ». Moins chastes, des brochures largement distribuées indiquaient les adresses et les tarifs des dames du Palais Royal….

Le dynamisme de notre commune s’exprimait largement dans les animations qui suivirent. Le groupe de la gymnastique volontaire donna une belle démonstration de son savoir faire.


Sous la conduite de Joëlle Noël, un enchaînement d’exercices et de chorégraphies mirent en valeur le travail réalisé dans l’année. La danse country et ses pas compliqués semble devenue une spécialité de nos gymnastes ! La traditionnelle distribution de livres aux enfants eut lieu dans la salle des fêtes, en présence de Corinne Boutiot, notre Institutrice.


Le maire, Olivier Jacquinet tint à rappeler la permanence de cette œuvre en faveur de la lecture, qui prit la suite des anciennes distributions de prix.


Un diaporama relatait ensuite le voyage en Angleterre des élèves de cours moyen qui  réservèrent à leur maîtresse une belle surprise en remerciement des efforts consentis.

Alors que les danses se poursuivaient, le concours de tir à la carabine se mettait en place dans la cour de la mairie.


Les « citoyens » étaient invités à se rendre à la Chapelle pour y voir ou revoir les photographies d’Annie Derisson.


Petits Potins avait annoncé en son temps cette exposition remarquable.( ici)  Dans le calme et la fraîcheur du lieu, les clichés évoquent les instants rares d’une vie presque évanouie : clôtures éventrées noyées de verdure, le gris bleu des bardeaux sur de vieilles façades, des accumulations surréalistes de cercles métalliques, bandages de roues disparues.



Le temps, le souvenir, la fragilité des choses sont soulignés par les textes offerts comme une ponctuation. « Les soirs de grand voyage… » tel est le dernier vers d’un poème consacré aux anciens du village. Ce pourrait être le titre de l’exposition. L’art étant affaire de famille, on pouvait aussi apprécier le talent de Mathilde et de Camille, cette dernière c’est bien normal, étant plus inspirée par l’univers des Mangas ! ( Voir dans nos albums ci contre )

Appelés à nouveau dans la salle polyvalente, nous assistâmes à un spectacle offert en alternance par le groupe de danse Jazz Deva entraîné par Laëtitia Pelletier et par « l’Eveil musical » – pupitre flûte à bec- formé par Corinne Boutiot et ses élèves. Nous connaissions déjà les qualités de nos jeunes flutistes grâce à leur prestation lors de la fête de la musique. Le groupe plus concentré a pu mieux exprimer la maîtrise de l’instrument sur des partitions plus riches.


Certains avaient déjà pu apprécier le talent des danseuses de Deva. Les jeunes filles, dont trois Maillotines –Pauline, Charlène et Marine, firent preuve de précision et d’une belle énergie dans des chorégraphies expressives imaginées par Laëtitia. Costumes, mise en place, rythme, les scènes se sont enchaînées avec grâce et entrain.



Les applaudissements et les compliments mérités saluèrent la performance.


Malheureusement, notre meneuse de ballet quitte la région et l’avenir de cette activité est compromise ! Aux jeunes danseuses de Mesnil, nous souhaitons qu’un autre cours leur permette de poursuivre une activité artistique pour laquelle elles ont montré des dispositions évidentes.

Animée par un DJ expérimenté, la soirée se poursuivit jusqu’à une heure du matin. A l’issue de la soirée , les organisateurs pouvaient manifester une satisfaction méritée.

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bonjour, je sais que vous ne me connaissez pas, mais je cherche à entrer en contact avec des personnes ayant le meme nom de famille que moi (pestelard n'est pas tres courant, en effet).en esperant que vous preniez contact avec moi, je vous donne mon adresse et mon numero de telephone: 06.30.72.98.63PESTELARD FANNY37, RUE DU LOQUET 1ER GAUCHE89300 JOIGNYcordialement Pestelard Fanny
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