Fête de la musique avec l'Eveil.

Publié le par Petits potins_10

Fête de la musique.

 

Festivité solidement ancrée dans les mœurs, la fête de la musique réunissait cette année à l’Espace maillotin une majorité de jeunes et même de très jeunes. La soirée avait en effet été conçue avec et autour des enfants de l’Eveil musical animé par Corinne Boutiot. Comme il se doit, les parents avaient également fait le déplacement.

 

La première partie du « concert » donné par les plus jeunes eut lieu à l’extérieur, sur les marches du préau, car le temps  se montra clément. Dirigés par Corinne les enfants surent faire preuve d’ un solide sens du rythme et manifester le plaisir d’interpréter ensemble les jeux musicaux proposés.


Les percussions étant en place, les plus grands furent appelés à leur tour pour une suite de morceaux plus complexes, associant batterie, guitare et flûte à bec, Didier Renard ayant repris la baguette. Hélas, les cieux irrités trahirent les organisateurs.


Une violente averse dispersa les spectateurs sous les tilleuls fraîchement taillés, le petit préau et les marquises de la mairie et de l’école. Le concert continua néanmoins dans la bonne humeur et la décontraction.

 

La pluie s’étant calmée, les adultes rejoignirent la formation. Chacun cependant était invité à participer, les plus jeunes étant mêlés aux anciens. Les traditionnelles interprétations de l’Eveil s’en trouvèrent quelque peu chamboulées, les batteurs novices ayant parfois des tentations irrépressibles d’improvisation  que le chef n’essaya  pas de contrôler : c’était la fête à la musique ! Et c’était beau.


Je ne résiste pas à l’envie de vous faire partager une page d’un roman de Muriel Barbery («  L’élégance du hérisson ». Gallimard .2007) consacrée au plaisir du chant . Il doit y avoir quelque chose de commun entre la jubilation du  chanteur et celle du musicien :

 

« Hier après-midi, c’était la chorale du collège…A chaque fois c’est un miracle. Tous ces gens, tous ces soucis, toutes ces haines et tous ces désirs, tous ces désarrois, toute cette année…avec ses vulgarités, ses événements mineurs et majeurs, …toute cette vie dans laquelle nous nous traînons, faite de cris et de larmes, de rires, de luttes, de ruptures, d’espoirs déçus et de chances inespérées : tout disparaît soudain quand les choristes se mettent à chanter. Le cours de la vie se noie dans le chant, il y a tout à coup une impression de fraternité, de solidarité profonde, d’amour même, et ça dilue la laideur du quotidien…Même les visages des chanteurs sont transfigurés… Finalement, je me demande si le vrai mouvement du monde, ce n’est pas le chant… ».

 

Michel Serre rappelle qu’il n’y a pas de muse de la musique, car elle est elle-même la muse de tous les arts.

 

Un moment particulier fut consacré au nouvel instrument acquis par l’Eveil et à l’heureux jeune homme qui le maîtrise. Nous l’avons déjà évoqué à l’occasion du compte-rendu de la fête patronale, mais , honte rouge , nous avons confondu hélicon et soubassophone ! Corrigeons donc l’erreur grâce à l’encyclopédie :

 

 

 

« L’HELICON est un instrument à vent en cuivre de la famille des tubas. Souvent confondu avec le soubassophone  à cause de la similarité de sa forme globale (le musicien porte l'instrument autour de son buste). Il se distingue de celui-ci par un pavillon de diamètre inférieur, positionné dans le prolongement de l'enroulement du tube (ou corps de l’instrument).

 Contrairement au soubassophone il présente l'avantage d'avoir moins de prise au vent et un meilleur équilibre global. Cette particularité lui vaut d'avoir été choisi par les musiques défilant à cheval, à l'instar de la Garde républicaine.

Le SOUBASSOPHONE :

Cet instrument est un instrument à vent de la famille des cuivres. Il est facilement repérable dans une fanfare avec son énorme pavillon situé au-dessus de la tête du musicien. Il tient le rôle de basse dans les fanfares, les harmonies et les jazz-bands. C'est un instrument lourd (plus de 15 kg) qui entoure le corps du musicien et qui se porte sur l'épaule gauche de celui-ci. Inventé par  John Philip Sousa (EU) à la fin du 19ème siècle. Il présente sur le tuba l'avantage d'être porté sur l'épaule, d'une façon équilibrée, sans être en porte-à-faux avant comme le tuba. Ceci lui permet d'être joué en marchant sans trop de fatigue, d’où son grand succès dans les fanfares. Le soubassophone est fréquemment utilisé dans les orchestres de jazz traditionnel .Le soubassophone est un instrument transpositeur en  Si bémol (on en trouve aussi en Fa et en Mi bémol) ; il comporte en général 3 pistons comme la trompette (parfois 4 ) pour une tessiture située deux octaves plus bas. Ses caractéristiques les plus marquantes sont d’une part le corps de l’instrument qui entoure le musicien, et d'autre part le pavillon surdimensionné situé au-dessus de sa tête, démontable et orientable, souvent dirigé vers l’avant. »

 

Du coup, les blagues vaseuses sur l’hélicon tombent un  peu à l’eau, et notre JUPITER tient sa vengeance. Cependant, et nous en sommes navrés pour lui, le soubassophone n’a guère à notre connaissance inspiré les « poètes ». Alors que l’hélicon…. Qu’on en juge avec cette fois des paroles intégrales. La première chanson est du fantaisiste Sim.

 

Je joue de l'hélicon
Dans la fanfare des pom-
piers d'la ville de Macon
Tout près de Châlon sur Saone

Avec mon hélicon
Je suis le roi des pom-
piers qui font d'la musique
Et jouent au concert classique.

Près de mon hélicon
Quand une fille con-
Sulte mes partitions
Elle dit c'est bon pour le son

Je sais qu'à l'hélicon
Faut pas caler, c'est con-
Traire aux traditions
De l'amour et du tromblon

Je joue de l'hélicon
Dans la fanfare des pom-
piers d'la ville de Macon
Tout près de Châlon sur Saone

Je fais à l'hélicon
Des tas de pon, pon, pon, pon
Composés par un com-
Positeur de chansons

 

 

Et voici les paroles de « L'hélicon » de Boby Lapointe :

 
Mon fils tu as déjà soixante ans
Ta vieill' maman sucre les fraises
On ne veut plus d'elle au trapèze
A toi de travailler il serait temps.
Moi j'veux jouer de l'hélicon
Pon pon pon pon

Dans not' petit cirque ambulant
Il y a déjà un hélicon
Choisis donc plutôt d'être clowo'n (sic)
Ou acrobate comm' ta maman
Non j'veux jouer de l'hélicon
Pon pon pon pon

N'en parlons plus mauvaise tête
Tiens va donc voir la femme tronc
Donn' lui ces haricots d'moutoons
Non maman je n'veux pas que la trompette
Je
veux jouer de l'hélicon
Pon pon pon pon

Mon fils tu es bien polisson
De te moquer d'la femme tronc
La femme tronc qui est si bonne
Eh ! maman que m'importent les trombones
Je veux jouer de l'hélicon
Pon pon pon pon

Laisse donc cette femme tronc
Qui a pourtant un beau tuba
Et va trouver l'homme serpent
Tu pourras jouer au boa
Pas du hautbois de l'hélicon
Pon pon pon pon

Eh bien y'a ton ami Elie
Qui n'est pas très intelligent
Si tu veux vas jouer avec lui
Non maman c'est pas ça l'vrai instrument
Moi, j'veux jouer de l'hélicon
Pon pon pon pon

Ah tu m'énerv' s
Ah c'en est trop
Tiens : pan pan pan boum toc, il tombe
Ell'l'a tué d'un coup d'marteau
Et l'on a fait fraver dessus sa tombe
"Il voulait jouer de l'hélicon
Pon pon pon pon
Con"

 

Le ciel étant redevenu clément, Didier Renard  put remercier les participants et les spectateurs, invitant ceux qui le souhaitaient à poursuivre les festivités dans les villes proches. La presse locale nous apprend que certains sont allés chanter à Saint-Parres-aux-Tertres.

Quant aux enfants de l’Eveil musical, les voilà en vacances pour deux mois…


 

Quelques photos de plus dans l'album ici.

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G
grand merci pour ces précisions.
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O
Le terme « soubassophone » est probablement une déformation de « sousaphone », auquel on a ajouté l'idée de sous-basse pour indiquer que l'instrument possède une tessiture grave (mais il est aussi possible que le terme français vienne directement de là). C'est le premier importateur (Beuscher) de sousaphones (venant des États-Unis pour être vendus en France) qui, semble-t-il, a traduit ce nom par soubassophone.
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