« Lili, une histoire sans fin… »

Publié le par Petits potins_10

«  Le statut fait à l’étranger renvoie toujours à un pays l’image de lui-même »

 Professeur Lecucq.

C’est un petit livre qui raconte une histoire d’enfant. Mais aucun enfant ne devrait se trouver dans une telle histoire.  C’est une histoire vraie, avec de vrais dessins.

 On y raconte comment Lili, une petite fille de huit ans  d’origine russe a été arrêtée à Toulouse et transférée avec ses parents au Centre de rétention administrative de Marseille. L’histoire date de mai 2007 et le livre a été édité en 2008, mais bien sûr, chaque jour des situations semblables se reproduisent.

Résumons. Le 29 mai à 6 heures du matin, la famille Al Maaari, le père, la mère, un garçon de dix-huit ans et une fillette de huit ans sont arrêtés dans une chambre d’hôtel parce qu’ils sont « sans papiers ». Un car, un avion , direction le centre de « rétention » de Marseille , Rue des Peintures (ça ne s’invente pas ». La maman de Lili est née à Bakou, en Azerbaïdjan. Ses parents étaient arméniens. Le père est russe d’origine syrienne. Les enfants sont nés à Moscou.

Leur demande d’asile a été refusée après cinq années d’attente. Lili a été scolarisée depuis l’âge de trois ans. Elle a appris à parler, à écrire, à chanter, à réciter des fables en Français. Et maintenant elle est là, « retenue » comme dit le ministère de « l’Identité nationale ». « Retenue », c’est très différent de « détenue ». Et un centre de « rétention » est très différent d’un centre de « détention ». C’est une prison pour des gens qui n’ont commis aucun crime.


Le Réseau « Education sans frontière » a été crée en 2004. Il alerte et aide. On sait que ses membres sont régulièrement accusés par le pouvoir. Le ministère s’en est même pris à la CIMADE.
(Comité Inter-Mouvements Auprès Des Evacués) Ceux d’entre nous qui ont de la mémoire – ou savent un peu l’histoire de l’Europe-  connaissent l’origine de ce mouvement et ses motivations. Martin Niemöller, à l’origine de l’Église « confessante » » en Allemagne, écrivait en 1935 : « Lorsqu’ils ont arrêté les communistes, je n’ai pas élevé la voix ; lorsqu’ils ont interné les juifs, j’ai gardé le silence ; lorsqu’ils s’en sont pris aux sociaux-démocrates, je me suis tu … Lorsqu’ils sont venus me prendre, il n’y avait plus personne pour me défendre. ». Depuis le début de la politique d’expulsion la CIMADE était l’organisation en mesure d’intervenir dans les centres de rétention, comme elle le fit en d’autres temps, dans d’autres camps. C’en est trop pour le ministère de « l’Identité nationale » : sous prétexte de briser un « monopole », d’autres « intervenants » seront sollicités. On espère sans doute ainsi diluer la condamnation portée par les organisations indépendantes sur les conditions de détention et d’expulsion. Pour en savoir plus :

http://www.cimade.org/

http://www.educationsansfrontieres.org/

et dans l’Aube :

  • RESF Aube
    • téléphone urgence : 06.87.21.34.00
    • adresse mail : resf10 laposte.net
    • contacts :

Jean-François Planchet – jefplanchet wanadoo.fr

  •  
    • adresse postale :

RESF 10
c/o LDH
8 rue de la Mission
10000 TROYES

mise à jour : 2008-03-23 10:51:44

 

On peut se procurer le livre « Lili, une histoire sans fin » à CNT service Librairie. 33 rue des Vignoles. 75 020 Paris.

 

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F
Dans une lettre adressée à toutes les organisations signataires du communiqué de presse du 23 mars appelant à manifester contre le délit de solidarité, le ministre de l’Immigration Éric Besson écrit : « Toute personne, particulier, bénévole, association, qui s’est limitée à accueillir, accompagner, héberger des clandestins en situation de détresse, n’est donc pas concernée par ce délit. Et j’observe qu’en 65 années d’application de cette loi, personne en France n’a jamais été condamné pour avoir seulement accueilli, accompagné ou hébergé un étranger en situation irrégulière ».<br /> Eric Besson est mal informé (;-{ !!! ), ou il ment. Dans les deux cas, ses déclarations péremptoires et méprisantes n’en sont que plus graves.<br /> Le Gisti a commencé à dresser et à publier sur son site un inventaire des condamnations prononcées, depuis 1986, contre des personnes qui ont apporté une aide à des étrangers, la plupart du temps en les hébergeant.<br /> Cette liste ne tient compte que des poursuites ayant entraîné condamnation (y compris avec dispense de peine). Ne sont donc pas recensées ici les poursuites ayant abouti à un non lieu ou à une relaxe. Elles ont pourtant donné lieu, à chaque fois, à leur lot d’intimidations, de convocations au commissariat ou à la gendarmerie, de gardes à vue, de mises en examen, de perquisitions à domicile pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Ne sont pas mentionnées non plus les rappels à la loi, ni les poursuites en cours.<br /> Ce recensement des condamnations d’« aidants » est donc loin de refléter l’ampleur du harcèlement dont font l’objet ceux qui apportent un soutien aux sans-papiers. Car, condamnation ou pas, la criminalisation de l’aide au séjour a bien vocation dissuasive.<br /> Telle qu’elle est, la liste est déjà édifiante et met en pièces la rhétorique d’Eric Besson qui voudrait faire croire que la loi ne vise pas les actes de solidarité. Mais elle est loin d’être exhaustive. Le Gisti continuera, avec l’aide de tous ceux qui refusent le délit de solidarité, à alimenter cette page au fur et à mesure que les informations lui parviendront. N’hésitez pas à lui signaler toutes les affaires dont vous auriez connaissance (solidarite@gisti.org
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D
Un proverbe "étranger" pour M. Besson:N'en dez ket rekis gouied galleg ewid goulenn kousked er-maes (Pas besoin de savoir le français pour demander à coucher dehors)
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