Le 11 novembre: souvenirs.

Publié le par Petits potins_10

Cérémonie du 11 novembre.

 

La commémoration renouvelée réveille les mémoires, éveille peut-être des curiosités. Les derniers survivants plus que centenaires ont transmis faiblement  l’écho mesuré de souffrances inimaginables.
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Mesnil-Sellières , comme presque tous les villages, consacre la matinée au souvenir. Pompiers, enseignants et quelques enfants, anciens combattants et conseillers municipaux, habitants se rendent au cimetière sur les tombes des Maillotins et au monument aux morts. (Pour la cérémonie de 2006 et l'historique cliquer ici )
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Au-delà des gestes symboliques, le témoignage des anciens survit. Certains ont gardé ou collectionnent les cartes postales anciennes. Elles sont l’image du village au début du 20ème siècle. Certaines datent de la grande guerre. Elles ont été envoyées par des soldats mobilisés à leur famille, par les familles elles mêmes ou par les contingents en cantonnement à Mesnil-Sellières. A travers ces brefs messages se devinent les angoisses, les espoirs et les soucis quotidiens des « poilus » et de leurs entourages. Nous en avons sélectionné quelques uns.

 

La première est antérieure à la déclaration de guerre. Elle est écrite par Hector Berthelin lors de son service militaire. Il fait allusion à la nouvelle loi  d’incorporation dite « loi de 3 ans » votée en 1913 sous la présidence de R. Poincarré, combattue par les socialistes dont Jaurès et les radicaux. Le financement sera assuré par la mise en place de l’impôt progressif sur le revenu !

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« Toul le 22 juillet 1913. (  Hector Berthelin. 2ème en haut à gauche. )

 

Mon cher Marcel

Voici bientôt 15 jours que j’ai quitté le camp et je ne t’ai pas encore écrit, ce soir je suis tranquille et je vais en profiter pour te passer cette carte. J’ai écri ces jours ci chez  nous et j’attends une réponse ; Je pense que tu dois voir les journaux et que tu dois être au courant de tout au sujet de l’incorporation à 20 ans ; Ce n’est pas rigolo pour toi ainsi que mon frère et vous ne vous attendiez pas à cette loi là. Quant à nous c’est tout le contraire. C’est ce qui nous sauve ou sans ça on ferait 3 ans et ça ne me dit rien du tout.

C’est sûrement ennuyeux pour vous mais que veux tu y faire contre la loi il n’y a pas de résistance. Ce qu’il y a c’est que vous seriez libéré un an plus tôt.

Je ne vois plus rien pour le moment je suis toujours en bonne santé et j’espère que vous êtes de même. Souhaite le bonjour de ma part à tous tes amis. Ton cousin qui te serre la main de loin . Encore 59 jours et c’est fini.

Hector Berthelin.

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Hector Berthelin. Il est également présent sur la photo de classe de 1905 ainsi que Marcel. (ici)

 

Hélas, Hector Berthelin sera mobilisé l’année suivante. Affecté au 156ème de ligne ( régiment basé à Troyes et à Toul), il participe à la bataille des frontières au sein de la II Armée ( 39ème Division 21ème corps. Général De Castelnau). Il disparaît le 25 août sur les hauteurs dominant Nancy. Sa dépouille est retrouvée près de Combresseaux (Meurthe et Moselle)  le 31 août 1914.

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D’autres membres de la famille  sont également sous les drapeaux avant la déclaration de guerre. Marcel est dans l’artillerie au Fort de Frouard (6ème d’artillerie. 1ère batterie ). Le front ayant été stabilisé lors de la bataille du « Grand couronné », le Fort qui contrôle la vallée de la Moselle et la ligne de chemin de fer de Paris sera épargné durant le conflit. Il servira de dépôt de munitions à partir de 1918.

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« Frouard 14-7-14 

 

Chers parents,

Je profite d’un instant pour vous donner de mes nouvelles qui sont toujours assez  bonnes. La fête s’est très bien passée. Je n’ai pas passé la revue tout était près dans la nuit j’ai été piqué à l’œil par un moustique le matin j’avais l’œil presque fermé et au lieu de passer la revue j’ai été à l’infirmerie que le laver à l’eau…et le soir n’y paraissait plus. Plus rien de nouveau. Votre fils qui pense à vous et vous embrasse. M Berthelin. »

 

« Camp de Châlons le 10  (Mois et année non précisés).(CP L’artillerie montée…)

 

Chère Madame Husson et toute la famille,

Excusez moi si je ne vous ai pas écri plus tôt car en ce moment je viens de rentrer du 106ème Artillerie lourde car nous étions partis à 4 et 8 chevaux pour faire le débarquement. Quant à moi la santé est très bonne et j’espère que ma lettre vous trouvera de même. Je pense qu’à Mesnil c’est comme ici il fait toujours très chaud. Je vous dirai que je viens de recevoir des nouvelles de chez nous m’apprenant la mort de ma grand-mère. Je vous quitte en vous embrassant de tout cœur. Le bonjour chez Arthur. A bientôt de vos nouvelles. …. »

 

 

Fernand envoie une carte postale de Lunéville. Le thème des deux frères, l’un côté Français, l’autre côté Allemand, se retrouve sur plusieurs cartes postales expédiées avant le conflit. On peut supposer qu’il témoigne d’une mentalité peu belliqueuse…( La photo de Fernand en cavalier ici)

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Lunéville le 27 mai 1914 ( CP couleur Frontière Franco allemande Gare de Foulcrey)

 

Chers cousin et cousine

Je profite d’un petit moment pour vous donner de mes nouvelles qui sont assez bonnes. Le métier va toujours bien mais on a beaucoup d’ouvrage.

Berthelin Fernand. 17ème Chasseur. 4ème escadron. Lunéville adressée à Monsieur et Madame Berthelin Finot à Mesnil-Sellières.

 

La guerre déclarée, Marcel continuera d’écrire régulièrement.

 

Frouard le 29 -12- 1914 

 

Chers parents

Je viens de recevoir votre mandat ce matin qui m’a fait plaisir j’ai reçu une carte de Charlot qui souhaite le bonjour à toute la famille et qui est en bonne santé. Je ne vois rien de plus à vous dire. Votre fils qui vous embrasse de tout cœur. M Berthelin.

 

Frouard le 7/7/1915 (CP Nos poilus en Alsace)

 

J’ai très bien reçu votre lettre du 3. Toujours en bonne santé. En attendant le plaisir de vous lire recevez les meilleures amitiés de votre fils qui vous embrasse de tout cœur. M Berthelin

 

De nouveaux incorporés n’hésitent pas à faire part de leur réticence et de leurs préoccupations.

 

Luyères 28 juin 1915 

Cher cousin

Toujours sans réponse à ma lettre expédiée le 2 courant  je te dirai que je suis toujours au poste de Luyères au même service et qui devient toujours des plus sérieux. Nous commençons à faire du maniement d’armes et tu penses que cela me va, moi qui n’ai jamais tenu un fusil. Nous avons la visite du colon général etc… Toutes les semaines et il faut rendre les honneurs comme au quartier enfin le métier devient bon et je crois qu’ils ont des intentions pour nous pour la suite. Car les affaires ne vont guère vite pour le moment et je n’en vois venir guère la fin prochaine. Toujours sans permission, je m’échappe autant que je peux pour quelques heures à mes risques toujours. Enfin toujours en bonne santé reçois la plus cordiale poignée de main de ton cousin. L Carouge

 

Luyères le 7 août 1915 (CP Luyères café épicerie)

Cher cousin

Je te donne de mes nouvelles en te disant que je viens de rentrer de permission de six jours qui m’a été accordée comme mobilisé depuis un an et sans que j’en fasse la demande. Je l’ai acceptée avec plaisir car cela m’a permis de pouvoir aider à terminer la moisson et rentrer tout le blé. Louis Thiénot est revenu aussi pour 8 jours et Auguste pitié qui est toujours au dépôt à Troyes a 15 jours. Ici à Luyères nous venons d’apprendre la nouvelle du décès de Sylla Richard tué tout dernièrement dans le nord. Je ne t’en dis pas davantage car tu es toujours au courant des nouvelles du pays. Nous sommes tous en bonne santé et nous souhaitons que tu sois de même. En terminant reçois nos meilleures amitiés et cordiale poignée de main de tous. L Carouge.

 

J’ai écrit à Charlot et à Husson ils ne m’ont pas encore répondu.

 

Naturellement, on écrit aussi aux soldats qui se trouvent éloignés. Quelques cartes restituent les visages, les tenues de l’époque.

 

 

Mesnil Sellières le 1 février 1915 

Cher papa

Je t’écris cette carte en attendant une autre carte et une lettre. J’espère que tout le monde se porte bien Nous deux Suzanne on va …….. à l’école. Henri fait toujours le diable et te réclame tous les jours. Ton petit garçon qui t’aime. A suivre.

André Husson et Suzanne Husson et Henri Husson.

A M. Husson Louis 47ème régiment territorial. 3ème compagnie à Toul Meurthe et Moselle

 

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                                                                            Yvonne Pitié. (non datée)

 

Ma chère Yvonne et Suzanne

Profitant que maman t’écris je t’envoie ma photographie pour te faire plaisir.  Nous venons de recevoir ta gentille carte et une de Marie  j’ai été très contente de voir que vous pensez toujours à nous. Ici nous sommes toujours en bonne santé et je pense toujours a vous et je voudrais bien aller à Torcy pour desserrer les betteraves il faudrait pour cela que vous ne les desserriez pas. Je t’embrasse de tout cœur chère Yvonne chérie(ainsi qu’André ) Suzanne chérie, Marie, Louis, Raymond bien le bonjour à Savine et à Godot ainsi qu’à Philibert. Votre amie de Bouy. Yvonne Pitié et André.

André Pitié dont il est question sur la carte d’Yvonne est originaire d’Onjon. Il servira dans la cavalerie.

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Mon cher Marcel (cpa  Saint urbain)

Je réponds à votre carte que j’ai reçu avec grand plaisir surtout en apprenant que vous êtes toujours en bonne santer. Il en est de même de toute la famille. Mon oncle a fini de faucher les blés maintenant on les rentre. La nouvelle ficelle cassait beaucoup et cela ne plaisait pas a ma tante car il fallait qu’elle relie les gerbes Toute la famille vous souhaite le bonjour. Je vous embrasse bien fort Charlotte.

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Charlotte Adnaud était la fille de Blanche Adnaud et la sœur de Roger Adnaud, bien connu de nos anciens .  Son arrière petite fille est  encore présente au village. Charlotte épousera Paul  Simard, présent sur une photo de classe de 1919 (ici)

 

A partir de 1916, d’autres protagonistes entrent en jeu : ce sont les soldats du 154ème RI qui prennent leur cantonnement à Mesnil-Sellières. Leurs cartes témoignent de la vie quotidienne de ces hommes en au repos ou en attente de départ . (Voir l'article 2006 ici )

 

( non datée)

Tu m’excuses si j’ai été longtemps à te répondre j’ai reçu ma première carte j’étais en permission de jour de l’an puis en repartant j’ai oublié la carte si bien que je n’avais pas ton adresse à présent que je l’ai-je te réponds cher ami mon métier va assez bien de ce moment on turbine il y a mobilisation marche de nuit embarquement etc ;  J’ai vu Paul Courty au 1er janvier l’on a causé ensemble J’ai passé 5 jours tranquille à présent il faut attendre à Pâques je pense que ton métier va bien aussi vivement que la classe parte on sera plus heureux puis on sera de la classe on ira voir les poules. Ton copain qui te serre a main. Henri …

 

15 juin 1916 (CP de Mesnil-Sellières )

 

Chère Germaine,

Je t’écris pour te donner de mes nouvelles qui sont toujours bonnes malgré que le temps soit mauvais. Car il a fallu se remettre sur les effets d’hiver. Il pleut tous les jours c’est ce qui rend notre service plus pénible. Mais il faut avoir espoir que cela s’arrangera aujourd’hui il part trois permissionnaires et si nous restons là je crois que mon tour sera arrivé. Ce serait à fin Juin. Je n’ai plus rien de nouveau à t’annoncer. En attendant reçois chère Germaine et chers parents une embrassade de votre tout dévoué J G.

 

13-3-1916 (CP de Mesnil-Sellières)

 

Ma chère fille,

J’ai appris avec plaisir que vous vous portiez à peu près toutes bien et aussi que l’ensemble de la population ne s’affolait pas trop, à propos de l’attaque des boches. Verdun, ils le démoliront, mais ne l’auront pas, ce qui ne nous empêchera pas d’en écraser énormément de cette salle race il en restera encore assez va.  Yvonne me dit qu’elle va aller te voir ; tant mieux, ne vous en faites pas trop. Tout à fait en bonne santé vous envoie à toutes mes meilleurs et nombreux baisers. Oh le canon ronfle plus que jamais. Je ne crois pas que les munitions puissent manquer car c’est incroyable tout ce qui se passe.

 

Le 14 avril 1918 (CP de Mesnil-Sellières)

 

Chère tante,

Je vous fait savoir que je suis toujours en bonne santé et je désire que ma carte vous trouve de même. Ici tout marche bien le pays s’embellit toujours à cause que tout est vert en ce moment et les arbres fruitiers sont en fleurs, les troupeaux de moutons passent tous les jours, ils sont gardés par deux chiens et un homme. Je finis ma carte en vous embrassant de tout mon cœur. Riou Louis.

Un bonjour à Monsieur et Madame.

Adresse : 154ème d’infanterie. 34ème compagnie.9ème batterie. Secteur 2204

.

 

La guerre contre l’Allemagne se termine le 11 novembre, mais les hommes ne rentrent pas chez eux pour autant. Certains sont encore aux frontières ou en territoire occupé. D’autres poursuivent une formation militaire qui ne laisse guère de repos. Des troupes combattront plusieurs mois encore à l’est, contre « les rouges »…

 

Du 5 avril 1919 

 

Bien chers parents,

Cette petite carte pour vous donner de mes nouvelles. Reste en parfaite santé. J’espère de même pour vous. Jusqu’à aujourd’hui nous avons de la neige mais le temps semble se remettre au beau. Pour ma perm, je ne sais pas quand je partirai, sans doute vers le 15. Je viens de recevoir votre mandat qui m’a fait bien plaisir mais je n’ai pas eu votre lettre du 29 que vous m’annoncez. Avec tous mes remerciements recevez les bonnes amitiés de votre fils qui vous embrasse de tout cœur.

 A Berthelin.

 

Sarrebourg le 17 avril 1921

18ème chasseur à cheval.17ème   escadron.4ème peloton ( CP groupe de soldats )

 

Des nouvelles du pays.

 

Cher cousin

Excuse moi si je ne t’ai pas écris plus tot. Je n’ai pas le temps et je profite que c’est dimanche pour t’envoyer de mes nouvelles. Le métier va assez bien mais vivement la fuite. Nous nous levons à 5 h ½ heure nouvelle et on se couche à 10 h. Je crois que tu me reconnaitras nous sommes photographiés contre les écuries on était au pansage. L’adjudant qui est là est le mien ainsi que le Logis. L’adjudant est rosse il faut que ça saute. La voltige c’est pas le filon moi je n’ai pas encore tombé mais j’ai des copains qui bouffent la sciure. Je ne vois plus rien à te dire pour aujourd’hui je me porte bien et j’espères que la présente te trouve de même ainsi que tes parents. Ton cousin qui t’en serre cinq. Bonjour chez vous. ( signature illisible : probablement Emile Berthelin)

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Le 23 août 1921 (CP armée du Rhin)

 

Cher cousin

Je t’envoie ces quelques mots pour te donner de mes nouvelles qui sont assez bonnes pour le moment et pour avoir des tiennes. Je t’assure que pour le moment c’est pas la pause car on monte en paquetage complet 2 ou 3 fois par semaine. On va en service en campagne se promener jusqu’au Rhin. Je crois que la chasse va commencer et que tu vas en descendre quelques uns il faudrait que tu sois ici. Hier matin ,j’étais en patrouille j’ai levé 8 lièvres dans i heure de temps. Sous bois, les chevreuils ne manquent pas non plus c’est un bon pays pour les chasseurs, tu pourrais t’amuser. Et toi que fais tu de bon ? Veux tu que je t’envoie une Fräulein ? Rien de plus pour ce soir. Je te serre la main. Ton cousin.

 Emile  Berthelin.

Bonjour à toute la famille de loin. ( sur la carte : Armée du Rhin, Nous sommes à la cuisine aux pommes..mon calot ) »

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  Nous avons gardé pour la fin un texte dont la date est incertaine. Sur la carte, le 2 de 1924 peut apparaître comme une surcharge. S'agit-il de marches précédant la bataille de la Marne (septembre 1914) ou d'entrainements en 1924? Nous pouvons quoiqu'il en soit, mieux apprécier les efforts auxquels étaient soumis les fantassins...

Mesnil le 30 aout 19?4

 

Ma chère petite femme chérie

J’ai reçu ta carte je suis bien touché de voir notre amie nous quitter pauvre Claire elle a toujours pas de veine. Quand à nous nous avons déjà fait 60 km hier nous avons cantonné dans une petite ville assez importante à Vendeuvre et ce matin nous avons fait 35 km nous sommes partis à 6 h du matin pour arriver à Mesnil à midi et demi, j’en ai bien marre. Tu peux croire que le pays est moche et les habitants nous regardent d’un mauvais œil pour mieux te dire où nous sommes à 12 km de Troyes. Ce matin les officiers nous ont fait faire un contourt car notre route était de s’arrêter à Pinet. Mais comme il y avait une épidémie de rougeole alors ces pour cela que nous avons fait une étape plus longue enfin plus que 45 km et ce sera fini. A bientôt de tes nouvelles. Reçois de ton petit Toto les plus doux baisers de celui qui t’aime à la folie.

Toto.

 

Les archives familiales recèlent certainement d’autres témoignages. Ils aideraient à donner vie aux récits de la « grande histoire ».

-DSC00240001.JPGMerci à Robert Berthelin qui a bien voulu nous prêter les documents joints. Certaines cartes postales et les textes qui les accompagnent font partie de collections particulières. Merci à Didier et à Pierre pour les photos de la cérémonie du 11 novembre. ( Voir l'album ici)

   
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