Vœux de la municipalité.

Publié le par Petits potins_10

Le rendez-vous annuel des vœux donne lieu dans de nombreuses municipalités à des considérations optimistes. A la lecture de la presse locale, on pourrait croire que la plupart des élus ne jugent pas utile d’informer leurs concitoyens des bouleversements en cours dans l’organisation des collectivités territoriales.

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«  Si les Français aiment être gouvernés monarchiquement et tambour battant, pourquoi les déranger » écrivait déjà Stendhal (« Lucien Leuwen. »)

La faute à la crise ?

Il y est souvent question de « maîtriser » c'est-à-dire de réduire les dépenses  et l’exemple est assurément donné par le Conseil général. Tout récemment encore, Philippe Adnot, à propos des revendications des sapeurs pompiers (1)  n’a-t-il pas découvert « les interventions de confort  » ! « Nous les rendrons payantes. C’est plus simple de faire appel aux pompiers plutôt que d’engager une ambulance privée. Mais ça ne va pas durer… ». La réponse du directeur du centre hospitalier au personnel des urgences est du même tonneau : « Le médecin qui a fait appel à vous (2) était peut-être fatigué… Il faut croire que la réorganisation des services déplaît à certains mais ils sont minoritaires… ».

Un gouvernement qui s’acharne.

La réalité est que la « réforme » des collectivités territoriales voulue par l’UMP et le « Nouveau centre » vise à les étrangler financièrement. Les choix deviennent simples : réduire les services à la population ou augmenter la part des impôts qui pèse sur les ménages. L’évolution vers une privatisation accrue et coûteuse (accueil des jeunes enfants, services à la personne…) est l’objectif avoué (3). Les futurs modes de désignation des élus dans des circonscriptions nouvelles, selon des modalités qui vont réduire le peu de pluralisme existant encore (4) complèteront le dispositif.

Il est naturellement difficile de développer de telles perspectives en même temps que l’on présente des souhaits « de bonheur et de prospérité » comme le veut une tradition jadis familiale devenue prélude aux campagnes électorales comme le montre chaque jour le Président de la République. Aussi les maires se livrent-ils à un exercice difficile. M. Baroin a paraît-il affirmé que les communes seront « gagnantes » dans le processus de désorganisation en cours. Elles seules en effet, conserveront la « compétence générale » que perdent les départements et les régions mis en tutelle. Faudrait-il encore qu’elles aient les moyens financiers d’exercer ce droit, et la maîtrise de leur souveraineté alors que toutes ont été sommées de rejoindre les intercommunalités avant 2013, chantage aux redistributions d’Etat à l’appui (5) !

Qu’en dit-on à Mesnil-Sellières ?

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Une bonne centaine de personnes était réunie dans la salle des Fêtes de Mesnil-Sellières ce 15 janvier autour du Conseil municipal et d’Olivier Jacquinet, maire de la commune. Les sapeurs pompiers volontaires étaient bien présents, y compris Michel et Francis récents retraités.

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Le jury chargé du classement des maisons fleuries était venu de Rouilly-Sacey. On notait également la présence du Commandant adjoint de la gendarmerie et de M. Marque, comptable du trésor, de M. Malatras représentant la Communauté de communes, des enseignantes et  de responsables d’associations.

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Olivier Jacquinet avait choisi d’exposer aux maillotin(e)s les changements profonds qui vont affecter la vie communale : réforme des collectivités territoriales, modification de la fiscalité, appartenance à la communauté de communes qui regroupe actuellement les onze communes du canton mais n’atteint pas le seuil de population fixé par le gouvernement (moins de 5000 habitants au lieu des 8000 à 10 000 prescrits.) Le canton, circonscription électorale pour la représentation départementale, va disparaître en même temps que s’amenuisera le rôle des communes et des départements. Les élections municipales ne seront pas épargnées puisque notre commune (plus de 500 habitants) se prononcera sur des listes bloquées sans panachage possible, chaque liste devant indiquer les futurs délégués à la communauté de commune.

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Communauté de communes.

Président de la communauté de communes « Forêts, Lacs, Terres en Champagne. » (FLTC), Olivier Jacquinet rappela les attributions de cette nouvelle structure créée en 2005.

http://www.foretslacsterresenchampagne.fr/Présentation/Historique/tabid/119/language/fr-FR/Default.aspx

 

Première employeuse du canton avec 46 salariés, elle gère en particulier les centres de loisirs et l’accueil périscolaire. Depuis le début de ce mois, elle dispose aussi de la compétence scolaire qui lui a été transférée par les municipalités. Le financement, l’entretien et le développement des écoles dépendent donc d’elle désormais. On a vu par ailleurs que les élus locaux n’avaient guère eu le choix en ce domaine, pressés par les décisions gouvernementales au niveau des finances publiques (5), et par l’Inspection académique en ce qui concerne l’affectation des enseignant(e)s. L’évolution des effectifs et des équipements amèneront prochainement des investissements indispensables si l’on veut conserver les écoles au plus près de nos villages. Le SIVOS (Syndicat intercommunal à vocation scolaire- aujourd’hui dissout) était déjà engagé auparavant dans une réflexion sur l’implantation d’un pôle scolaire élémentaire à Mesnil-Sellières, en complément de la structure existant à Rouilly-Sacey.

La communauté de communes va mettre en place un service de transport « intergénérationnel ». Plusieurs minibus seront mis au service des lieux d’accueil des enfants et par la suite seront affectés aux besoins de particuliers.

Enfin, la nouvelle édition d’INFO 2011, le bulletin d’informations cantonales fut présentée en attendant sa distribution dans toutes les boîtes à lettres.

De 2010 à 2011…

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L’action municipale a été marquée par les incertitudes signalées. Chacun connaît les besoins. La commune doit faire face aux investissements liés à sa croissance (aménagements divers : réseaux, voirie, écoles, bâtiments publics). Elle doit veiller également à l’entretien d’un patrimoine vieillissant.

Selon l’expression d’Olivier Jacquinet : « L’année 2010 a été une année minimale en investissements » compte tenu des efforts financés les années précédentes (renforcement et prolongation du réseau de distribution d’eau notamment, entretien de bâtiments communaux.) Les équipements et la maintenance des matériels destinés à la gestion sont peu visibles mais indispensables. La réfection de la « mare du milieu » programmée en 2010 n’a pu se réaliser, les crédits promis ayant fait défaut. La commune a fait l’acquisition d’un véhicule de premiers secours.

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La visibilité pour 2011 n’est pas plus assurée. Cependant, les commissions municipales travaillent sur des projets concernant l’aménagement de nos rues et ruelles : permettre le déplacement des piétons le long de  La Chaussée et à La Belle Epine,  tout en maîtrisant l’écoulement des eaux pluviales ; améliorer l’état de la ruelle des Arpents et du Chemin des Valsons. Il faut savoir cependant que ce qui concerne le CD 960 et le CD 8 (La Chaussée) relève aussi de la compétence du Conseil général.

Le local destiné au Centre de première intervention (pompiers) va être réaménagé. Enfin, l’avenir de la maison au  37 Grande Rue pose question. Ce bâtiment a une histoire (presbytère, puis coopérative de boulangerie et commerce avant d’être loué par la commune). Il est aujourd’hui inoccupé et son état exigerait des travaux importants que le seul budget communal ne peut supporter.

Cadre de vie et civisme…

La cérémonie des vœux est l’occasion de féliciter et d’encourager les Maillotines et maillotins dans leurs efforts de propreté et de fleurissement. Didier Renard, chargé de la commission cadre de vie, se fit le porte parole du Comité de fleurissement venu de la commune de Rouilly-Sacey. Les « juges » ne pouvant être partisans sont issus de la commune voisine et vice versa. Il avait été décidé cette année de classer les propriétaires en trois catégories : « les meilleurs », les « excellents » et les « prometteurs ». Les « meilleurs » sont bien connus et sont cités et félicités chaque année. Certains sont même nommés pour des prix plus prestigieux. Déclarés « hors concours », ils se retrouveront à l’invitation de la municipalité pour une journée récréative et peut-être instructive. Des bons d’achat furent remis aux « excellents » tandis que les « prometteurs » se voyaient encouragés.

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Malgré l’absence d’employé communal affecté à cette tâche, la municipalité a entrepris de garnir ses massifs. Le printemps à venir devrait en témoigner.

La propreté - qui dépend en partie des riverains – a donné lieu à une sévère mise en garde d’Olivier Jacquinet. On a constaté depuis quelques temps une fâcheuse tendance à confondre les conteneurs (verres, papiers) situés sur le parking de la salle des Fêtes avec la déchèterie. Celle-ci se trouve à Piney. De même, les sacs ménagers stagnant sur les trottoirs donnent une piètre image de la commune. Les dispositions seront prises pour éviter les abus.

 

Vie associative.

L’occasion est également favorable pour remercier et féliciter tous les bénévoles qui s’engagent d’une manière ou d’une autre pour animer toutes sortes d’activités : Comité des fêtes, Eveil, Association familiale, Gymnastique volontaire ou Judo. Parmi toutes ces associations, il en est une qui a retenu plus particulièrement l’attention du Maire de la commune : l’ADMR, vouée au service à domicile. Là encore, les nouvelles réglementations et orientations budgétaires font sentir leurs effets. La question mériterait développements, mais pour le résumer en quelques mots, la structure départementale est au bord de la faillite. On a pu lire dans la presse locale les inquiétudes et les avertissements  formulés lors d’assemblées générales de l’ADMR. Il appartient aux membres des groupes locaux de s’exprimer sur le sujet. Remarquons cependant le paradoxe selon lequel chacun affirme vouloir favoriser l’aide à domicile et les services à la personne (« extraordinaire gisement d’emplois » disaient encore il y a peu les autorités de ce pays) tout en privant les associations qui en assument la tâche des moyens de l’exercer. A moins de paraphraser la formule que Philippe Adnot destinait aux pompiers : « Nous les rendrons payantes. C’est plus simple de faire appel aux ADMR qu’aux sociétés privées. Mais ça ne va pas durer… »

On n’ose imaginer les conséquences de telles remises en cause, que ce soit pour les personnes âgées, les malades ou les ménages.

Félicitations au syndicat des eaux.

Beaucoup apprirent que la commune voisine d’Assencières – après plusieurs autres dans le département – avait été privée d’eau potable durant quelques jours, les taux relevés de pesticides dépassant les normes. Ravitaillement grâce à l’eau en bouteille ! Le journal local du 21 janvier donne toutes les indications utiles. (6)

Olivier Jacquinet, s’étonnant que la nouvelle ne fut pas encore connue alentours, tint à féliciter notre syndicat des eaux en la personne de Pierre Malatras. Celui-ci a su en effet anticiper et mettre notre réseau à l’abri. On ne le sait peut-être pas suffisamment, mais notre distribution d’eau courante provient d’un puits situé entre Mesnil-Sellières et Rosson et d’un raccordement provenant de  Laubressel et au-delà. Cette diversification permet de maintenir une qualité d’eau reconnue.

Copieusement abreuvée d’explications et de sujets de réflexion, l’assistance aspirait à de plus substantielles nourritures. Les galettes républicaines sortirent du four et les bouchons sautèrent… ! La jeunesse put se dégourdir les jambes et les langues se délier. Après tant d’interrogations, il restait à se souhaiter banalement  « … surtout la santé ! »

 

1.      «  Les appels de secours ont augmenté de15% en trois ans dans notre département tandis que les effectifs sont restés constants » David Rollin. Secrétaire de l’UNSA.

2.      «  Une situation catastrophique aux urgences ». Docteur Lalande. Libération du Lundi 17 janvier.

3.      Cf.  les «Jardins d’Eveil » payants de Mme Morano sensés remplacer la scolarisation en maternelle aux frais des collectivités locales et des familles.

4.        L’Assemblée départementale est constituée de façon écrasante par des élus relayant la politique gouvernementale, ce qui ne reflète évidemment pas les opinions des Aubois. (33 conseillers généraux : 2 PCF, 1 Ecologiste, 1 MRG, Marc Bret ( ?), 28 de droite UMP-NC-DVD)  Le nouveau mode de scrutin territorial est une grossière manœuvre politicienne visant à instaurer une domination UMP-NC  au niveau de la région aussi. (Composition actuelle de l’assemblée régionale : 18 PS ; 6 PCF ; 5 E. Ecologie ; 14 UMP-NC-DVD ; 6 FN résultat électoral insupportable pour les maîtres du pouvoir d'Etat et leurs représentants locaux!)

5.      Par exemple, la participation de l’Etat et du département aux frais d’entretien et de constructions scolaires est subordonnée à l’acceptation du transfert de cette compétence communale aux intercommunalités.

6.      Assencières dépend du syndicat des eaux des sources de la Barbuise. L’annonce de la pollution a été faite le 10 janvier. Selon la presse locale, l’accusé est l’atrazine déshethyl, un herbicide utilisé pour le traitement des dicotylédones et graminées sur maïs et sorgho à grain, interdit à l’emploi depuis 1997. L’analyse a révélé un taux de 0,3 µg par litre alors que la norme est de 0,1 µg (1µg = 10 -6 g). Le total de pesticides découvert dans le réseau a été de 0,52 µg alors que la norme est de 0,50 µg. La situation serait redevenue normale.

 

 

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L
<br /> <br /> Les services publics mis en œuvre<br /> par les collectivités locales jouent un rôle fondamental pour répondre aux besoins des habitants. Chacun et chacune les utilise au quotidien dans tous les domaines : crèches, transports<br /> publics, centres médicaux, établissements scolaires, logements sociaux, infrastructures sportives et culturelles… Ces services dynamisent l’économie, soutiennent la croissance et constituent un<br /> rempart à la crise sociale actuelle. Ils participent souvent à la solidarité nationale à la place de l’Etat.<br /> <br /> <br /> Ces services essentiels sont<br /> aujourd’hui dans le collimateur du gouvernement qui veut les privatiser pour mieux répondre à la crise du capitalisme. On mesure l’ampleur du pactole quand on sait que les collectivités locales<br /> assurent 73% de l’investissement public. Pour pousser les élus locaux à réduire les prestations fournies et à les confier au secteur privé, le gouvernement entreprend d’asphyxier financièrement<br /> les collectivités en les privant de la fiscalité sur les entreprises, en gelant pour trois ans les dotations de l’Etat tout en réduisant l’emploi public.<br /> <br /> <br /> Du fait de ces contraintes<br /> financières, les collectivités se retrouvent alors devant une équation insoluble. Soit elles réduisent les services publics et font à leur corps défendant le jeu du gouvernement. Soit, privées de<br /> la taxe professionnelle que le gouvernement a supprimée, elles augmentent les impôts sur les ménages alors que ces derniers subissent déjà durement les dégâts sociaux conséquences de la crise.<br /> Les élus locaux se retrouvent alors en difficulté pour boucler leur budget sauf à remettre en cause les engagements sur lesquels ils ont été mandatés.<br /> <br /> <br /> Pourtant une telle cure<br /> d’austérité ne s’impose en rien puisque les moyens financiers existent pour assurer des services publics de qualité pour tous. Mais il faudrait pour cela réorienter la finance vers la<br /> satisfaction des besoins plutôt que vers la spéculation. Plutôt que de dilapider les 400 milliards d’euros que le gouvernement a réussi à trouver pour les banques en pure perte, des moyens<br /> financiers nouveaux pourraient servir à des dépenses utiles qui amélioreraient concrètement la vie des gens.<br /> <br /> <br /> Pour cela, les élus communistes et<br /> républicains proposent de taxer les entreprises selon leurs bénéfices, en modulant l’impôt en fonction de l’emploi et de l’investissement. Un tel impôt économique devrait sceller le lien entre<br /> l’entreprise et le territoire d’accueil, sans pénaliser comme aujourd’hui les territoires industriels. Il ferait contribuer les actifs financiers des entreprises. La taxe d’habitation et la taxe<br /> foncière tiendraient également compte des revenus des ménages.<br /> <br /> <br /> Une autre réforme est donc<br /> indispensable pour financer la réponse aux besoins de tous, corriger les inégalités sociales et territoriales et favoriser une croissance économique efficace et soutenable. Mais sans attendre,<br /> nous demandons que le gouvernement revienne à l’occasion d’un collectif budgétaire sur sa décision de geler les dotations et permette des dotations exceptionnelles à nos collectivités en<br /> difficulté.<br /> <br /> <br /> Les élus communistes et<br /> républicains appellent la population à se mobiliser pour ne rien céder dans ce combat en faveur de ressources nouvelles. Ils appellent à une remise à plat des financements qui permettrait plus de<br /> justice dans les impôts et plus de moyens pour fournir les services publics indispensables à la garantie des droits humains les plus essentiels. Pour exiger haut et fort de telles mesures, ils<br /> appellent les associations, les syndicats de territoriaux et la population dans son ensemble à un rassemblement à l’occasion duquel ils exigent d’être reçus à Matignon pour ouvrir une<br /> discussion.<br /> <br /> <br /> RASSEMBLEMENT<br /> <br /> <br /> MARDI 25 JANVIER 2011 A<br /> 15H<br /> <br /> <br /> A PROXIMITE DE<br /> MATIGNON<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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