Relire Darwin.

Publié le par Petits potins_10

DARWIN  CHARLES   (1809-1882)

 

Charles Darwin est né le 12 février 1809 à Shrewsbury, dans le Shropshire, en centre-ouest de l’Angleterre. Nous fêtons son bicentenaire cette année ainsi que le cent cinquantenaire de la parution de son livre le plus connu « l’Origine des Espèces ».  Il est mort le 12 avril 1882 à Down dans le Kent.



 
Il perd sa mère à huit ans et est alors placé dans un externat religieux à Shrewsbury. Il entre à l’Université en 1825 pour suivre des études médicales : son frère Erasmus finissait les siennes  et son père  Robert Waring Darwin était médecin.

 

Le naturalisme, les sciences naturelles, l’intéressent beaucoup plus que les cours de l’Université mis à part la chimie. En 1827, il s’inscrit, par obéissance filiale, à l’Université de Cambridge pour devenir pasteur anglican. Il y suit les cours de théologie naturelle traitant de la conception divine de la nature. Il obtient son diplôme en 1831 : dixième sur 178. Mais il ne se presse pas d’entrer dans les ordres.

 

Voyages d’études.

 

Il participe à des voyages d’études, à Tenerife et au Pays de Galles. Au retour de ce dernier voyage, il est recommandé comme naturaliste pour un poste non rétribué sur le H.M.S. Beagle, navire en partance pour un voyage le long des côtes de l’Amérique du sud afin d’en parfaire la carte. Son père s’oppose d’abord à ce voyage puis finit par y consentir.

 

Le voyage durera du 27 décembre 1831 au 2 octobre 1836 ; presque cinq ans. Seront visités les pays d’Amérique du sud : Brésil, Argentine, Chili, Pérou, Iles Galápagos puis Tahiti, la Nouvelle-Zélande, la Tasmanie, des îles de l’Océan Indien, le Cap de Bonne Espérance, à nouveau le Brésil, les Iles du Cap-vert et les Açores. Dès qu’il le peut, Darwin visite la région, ramasse, collectionne, décrit, répertorie, classe sans jamais cesser de correspondre avec des scientifiques. Il appuie la théorie de Charles Lyell (1797-1875) qui prône le soulèvement (surrection) et d’enfoncement (subsidence) des reliefs.


 

Une œuvre exceptionnelle…

 

En 1839, il publie son premier ouvrage important, journal du voyage du Beagle : Journal of Researches into the Geology and Natural History of the Various Countries by H.M.S. Beagle qui n’aura pas moins de 167 éditions jusqu’en 1972. Suivront de nombreux ouvrages sur la géologie, les coraux et la formation des atolls, certains crustacés (cirripèdes), la Fécondation des orchidées par les insectes, le Mouvement  et les habitudes des plantes grimpantes, les Plantes insectivores, la Formation de la terre végétale par l’action des vers etc … et bien sûr ses quatre principaux ouvrages traitant de l’évolution :

*En 1859, On the Origin of Species by Means of Natural Selection, or the Preservation of Favoured Races in the Struggle for Life (Sur l'Origine des Espèces au moyen de la Sélection Naturelle ou la Préservation des Races les meilleures dans la Lutte pour la Vie), qui connaîtra six rééditions jusqu’en 1872,

*En 1868, The Variation of Animals and Plants under Domestication ( la Variation des Animaux et des Plantes à l’Etat domestique),

*En 1871, The Descent of Man, and Selection in Relation to Sex, (la Filiation de l’Homme et la Sélection sexuelle),

*En 1872, The Expression of the Emotions in Man and Animals (l’Expression des Emotions chez l’Homme et les Animaux)

 

Qu’est ce que l’évolution ?

 

Charles Darwin n’est pas l’inventeur de l’évolution des espèces. Lamarck Jean-Baptiste, cinquante ans auparavant (1809 : Philosophie zoologique) en fut l’un des fondateurs –on disait à l’époque transformisme et non évolution- Avant lui, des naturalistes renommés tels Linné et Buffon, bien que fixistes dans leur jeunesse, comme Lamarck, reconnaîtront certaines formes de transformisme limité. Le grand-père de Charles, Erasmus Darwin (1731-1802), poète, philosophe et savant était favorable au transformisme.

 

Ce que Darwin  découvre, ce sont les moteurs principaux de cette évolution à savoir la sélection naturelle et la sélection sexuelle chez les plantes et les animaux. La sélection naturelle est une théorie malthusienne : se développent, se multiplient les organismes les mieux armés pour cela ; survivent ou disparaissent ceux qui le sont moins. Nous savons maintenant que ces capacités sont inscrits dans les gènes et dans leur aptitude  à s’exprimer (épigénétique). Au temps de Darwin, la génétique n’existait pas, le moine Grégor Mendel (1822-1884) ne fit sa communication qu’en 1865, mais le savant génial repéra cette zone de non-savoir, la définit comme provisoire, devant être comblée ultérieurement par le progrès scientifique. Cette théorie, Darwin défend de l’appliquer sans précaution à l’espèce humaine car celle-ci est douée d’altruisme (partie de la culture), altruisme qui va peu à peu rendre la sélection naturelle inopérante. La sélection naturelle chez les humains finit par sélectionner les formes sociales et morales qui tendent à interdire les effets éliminatoires de sa propre action. Elle travaille ainsi à sa propre disparition. Quelle belle dialectique ! Les animaux ne sont pas capables de cela : on n’a jamais vu d’autres espèces inventer la sécurité sociale ni les retraites ni l’hôpital.

 

Nous savons aujourd’hui que l’hérédité est programmé par notre A.D.N. (acide désoxyribonucléique), par les A.R.N. (acide ribonucléique) et aussi par l’épigénétique qu’on peut résumer par le degré d’expression des gènes, degré dont les causes ne sont qu’en partie découvertes et dont l’étude mobilise de nombreux laboratoires. De même qu’il existe une certaine variété chez les espèces (variété encore plus grande chez les espèces domestiquées étudiées sérieusement par Darwin), le génome d’un être vivant (ensemble des gènes) varie d’un individu à l’autre. Les mutations de ces gènes, d’origines diverses : rayonnements, produits chimiques, bactéries, virus, erreurs de réplication  etc… peuvent être neutres, délétères ou avantageuses. Dans le cas d’une modification de l’environnement touchant une population peu nombreuse sur une zone peu étendue : changement climatique, changement d’aire de vie, variation des prédateurs  etc… seuls vont vivre, se reproduire et se multiplier les individus ayant génétiquement la capacité de le faire, car ils sont dotés des mutations génétiques le permettant ; les autres vont au mieux survivre mais  le plus souvent, ils vont dépérir et disparaître. Au bout de quelques générations, il ne restera que les descendants des premiers qui ont survécu qui formeront peut-être une nouvelle espèce à moins qu’ils ne la forment déjà. Ce n’est donc pas la survenue d’un stress qui provoque l’adaptation d’une espèce. C’est la capacité d’un faible nombre d’individus (quelques pour cent seulement) à résister à ce stress qui les fait perdurer puis se multiplier. Lorsque les différences avec les individus qui sont restés identiques n’ayant pas eu à subir ce stress seront assez nombreuses, il n’y aura plus possibilité d’interfécondité et une nouvelle espèce sera née. S’il n’y a pas de stress, une capacité supérieure à vivre éliminera de même une capacité moins performante : c’est peut-être une cause de la disparition des Néanderthaliens et leur remplacement par nos ancêtres les plus proches : les hommes de Cro-Magnon.


 

Bien sûr, l’homme ne descend pas du singe ; Darwin ne l’a jamais affirmé. L’ancêtre commun le plus proche des hommes et des chimpanzés vivait il y a plus de six millions d’années. L’ancêtre commun le plus proches des hommes, des chimpanzés et des gorilles vivait il y a plus de sept millions d’années …

 

On ne peut  pas reprocher à Darwin d’approuver les doctrines malthusiennes d’élimination des humains les plus faibles. Il a combattu l’esclavage, le racisme, l’eugénisme, le malthusianisme dans ses ouvrages particulièrement dans « la Filiation de l’Homme ».

 

Si Charles Darwin n’est pas devenu matérialiste même s’il prit ses distances avec la religion et avec Dieu, son œuvre, elle, est foncièrement matérialiste : la vie, née de la matière minérale, évolue par elle-même sans avoir besoin d’intervention extérieure, sans intervention divine, depuis la première forme il y a 3,5 à 4,5 milliards d’années (dates proposées aujourd’hui). 

 

Darwin doit figurer au Panthéon de la science universelle avec Pasteur, Galilée, Newton, Einstein, Archimède et quelques autres. Il est d’ailleurs enterré dans l’abbaye de Westminster à proximité de Newton.

 

Bibliographie :

 

Darwin et le darwinisme de Patrick Tort, collection Que sais-je ? avril 2006

Histoire des Sciences de l’Antiquité à nos jours chez Tallandier : juin 2004

Il était une fois nos ancêtres de Richard Dawkins chez Robert Laffont : octobre 2007

Internet : Wikipédia : Charles Darwin : dernière modification juin 2009

 

Noël Vitmich

 

(Les intertitres ont été ajoutés par « Petits Potins)
On peut consulter aussi http://www.darwinisme.org/darwin.html
et pour suivre le voyage de Darwin : http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosdarwin/darwin.html#
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C
<br /> <br /> <br /> Bonjour,<br />       <br /> <br /> <br /> Description : Mon Blog(fermaton.over-blog.com), présente le développement mathématique de la conscience humaine.<br /> <br /> <br /> La Page:BEAGLE DE DARWIN !<br /> <br /> <br /> LE THÉORÈME DU BEAGLE.<br /> <br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> <br /> Clovis Simard<br /> <br /> <br /> <br />
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